Matthieu Guinebault
10 avr. 2020
Coronavirus : 21% des commerces non alimentaires risquent la fermeture définitive
Matthieu Guinebault
10 avr. 2020
Menée par le Conseil du commerce de France (CdCF) auprès de 3.267 commerces non alimentaires, une étude montre que 21% d'entre eux estiment risquer une fermeture définitive. Une affirmation partagée, dans le détail, par 29,8 % des indépendants, 14,5 % des responsables de réseaux, et 13,5 % des franchisés et associés.
Ces trois types de répondants affichent par ailleurs des réponses similaires concernant le délai les séparant de cette perspective. Près d'un tiers de chacun de ces types de commerces indiquent risquer cette fermeture dans un délai allant de 1 à 3 mois, contre les deux tiers restant le redoutant dans un délai de 3 à 6 mois. Le risque de fermeture imminente est pour sa part mentionné par 3,4% des indépendants, 1,9% des responsables de réseaux, et 7,1% des commerces franchisés et associés.
L'étude permet par ailleurs d'évaluer que 91% des commerces non alimentaires sont désormais sans aucune activité. La dépendance de nombre d'entre eux aux livraisons par point relais n'a pas permis de maintenir une activité de vente en ligne. Parmi les commerces parvenant à maintenir un semblant d'activité, 8 % des franchisés et indépendants indiquent avoir pu le faire grâce à la livraison à domicile. Par effet corollaire, seules 8 % des entreprises de commerce non alimentaire ont une partie de leur personnel qui travaille encore.
Au total, 85% des commerçants non alimentaires partagent leurs inquiétudes sur les tensions inhérentes sur leur trésorerie et sur la mise en chômage partiel de leurs salariés. Et ceci sans distinction entre les commerces de centre-ville et de périphérie, souligne le Conseil du commerce de France.
"La quasi-totalité des commerçants sondés est engagée dans une démarche administrative pour parvenir à sauver son activité", pointe le CdCF. "Les principales actions entreprises avec succès sont les demandes de report d’échéances sociales et fiscales (66%) et le financement des salariés par le chômage partiel (72%). Par ailleurs les deux-tiers des indépendants pensent pouvoir bénéficier du Fonds de solidarité. En revanche, lorsqu’ils ont demandé la mise en œuvre de l’assurance perte d’exploitation ou fait une demande d’annulation ou de report du loyer commercial, le score de satisfaction est très faible en raison notamment des difficultés pour faire aboutir la démarche".
Sur le front des loyers commerciaux, l'étude révèle que des procédures d'annulation ou report ont été engagées par 38,9 % des indépendants, 48,1 % des responsables de réseaux, et 52,8 % des franchisés et associés. En revanche, un grand nombre de commerces indiquent n'avoir par réussi à lancer ces démarches, avec 13,5 % des indépendants, 18,3 % des responsables de réseaux, et 13,5 % des franchisés et associés.
Se pose naturellement la question de la relance. Le panel est dans ce domaine partagé à parts égales entre ceux imaginant une période transitoire de trois mois et ceux tablant plutôt sur six mois. Indépendants et franchisés étant légèrement plus nombreux à tabler sur la seconde option.
Cette enquête a été menée pour le CdCF par Lugaxis. Les 3.267 répondants regroupent 1.545 commerces indépendants, et 1.519 commerces franchisés ou associés, et 192 responsables de réseaux. Des interlocuteurs représentant au final plus de 5.000 points de vente.
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