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Coronavirus : Pour Philippe Korcia (UPE 13), les entreprises doivent changer leurs mentalités
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Coronavirus : Pour Philippe Korcia (UPE 13), les entreprises doivent changer leurs mentalités

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Attentif à ce que les entreprises puissent bien obtenir les aides promises par l’État, Philippe Korcia, président de l’UPE 13, estime que la crise du coronavirus doit amener les PME à changer leurs mentalités.

Philippe Korcia, président de l’UPE13.

— Photo : D.R.

Dans « une crise sans précédent », Philippe Korcia, président de l’UPE 13, exhorte les entreprises à poursuivre leurs activités. L’entreprise qu’il dirige, la société aixoise Voyages Eurafrique, a perdu 98 % de son activité en 24 heures, dès le début de la crise. Mais Philippe Korcia en est convaincu, pour éviter que la France ne s'enraye définitivement, « il faut que l’économie tourne ».

Pour cela, le président du syndicat patronal invite les entreprises à faire remonter les dysfonctionnements dont elles peuvent faire l’objet, dans l'octroi des aides accordées par l’État, que ce soit au niveau des reports de charges sociales et fiscales, du chômage partiel ou encore des prêts garantis par l'Etat (PGE). « Il est hors de question qu’une seule entreprise disparaisse à cause du coronavirus », martèle le président de l’UPE 13, qui dit être particulièrement attentif à ce qui se passe au niveau des banques. « Dans le cadre du prêt garanti par l’État que les entreprises peuvent demander, on me dit que certaines banques ne joueraient pas le jeu… Il faut que les PME qui sont confrontées à ce type de problème le fassent remonter. Nous avons droit à 25 % du chiffre d’affaires sur une année. 90 % du prêt est garanti par l’État. Les banques n’ont donc que 10 % du risque à leur charge… »

Ne pas oublier de payer ses factures

Philippe Korcia n’a pas que les banques dans sa ligne de mire. Le président de l’UPE 13 regrette aussi que les assureurs, qui ont pourtant pris dès la mi-mars des engagements en faveur des entreprises, ne jouent pas leur rôle. « Ce sont les grands absents des aides. Pourtant quand une entreprise perd jusqu’à 70 % de son chiffre d’affaires et qu’elle a souscrit une assurance perte d’exploitation, il est difficile d’admettre que la profession se dédouane de tout soutien. Il n’est pas possible de ne rien faire. En tant que chef d’entreprise, je ne suis pas à la recherche d’aides. Nous l’avons toujours dit. Le chef d’entreprise est libre et autonome, mais quand la crise est de cette ampleur et que le gouvernement contraint certaines activités à fermer, il faut être en mesure d’aider les entreprises… ».

Pour Philippe Korcia, les partenaires financiers et les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à avoir des responsabilités. Il faut aussi que les entreprises jouent le jeu, notamment en réglant leurs factures « Il n’est pas possible de bloquer les paiements à cause de la situation actuelle. J’ai personnellement écrit dans ce sens à l’ensemble des entreprises, aux entreprises du Top 20 de notre territoire et aux collectivités. Si certaines entreprises continuent à ne pas régler leurs factures, en l’absence de tout litige, nous sommes prêts, comme le Préfet le demande, à les désigner aux services de l’État. Si le PGE est validé par la banque, il est possible de payer », commente Philippe Korcia.

Jouer la carte nationale et locale

Pour passer ce cap difficile, les entreprises doivent faire preuve de solidarité, estime Philippe Korcia. Et une fois le confinement terminé, l'ensemble des acteurs économiques devront changer leurs mentalités. « Comment repartir après la crise ? Je pense qu’il va falloir jouer la préférence nationale, mais également locale, régionale. Sur notre territoire, 90 % des entreprises ont moins de 20 salariés et les grandes entreprises sont plutôt familiales. Il va falloir s’entraider à tous les niveaux. La Région Sud et la Métropole Aix-Marseille ont déjà mis en place de bonnes pratiques. Nous allons mettre en place, au sein de l’UPE 13, un outil afin que les PME puissent avoir plus facilement accès aux grands groupes. Le Top 20 des entreprises du territoire doit privilégier les petites entreprises locales… » Le président de l’UPE 13 envisage également la possibilité de réintégrer certaines productions en local. « Nous avons constaté que nous sommes trop dépendants de productions réalisées dans d’autres pays et notamment en Chine. Il faut remettre les productions en local. Certes, les produits coûteront plus cher, mais nous payons le prix aujourd’hui. Il faut prioriser la production locale et avoir un système d’entreprises de plus en plus vertueuses. Nous devons également davantage prendre en considération les impératifs environnementaux. Il faut que nous sortions de cette crise, plus forts et plus soudés ».

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