Pour augmenter la production de masques de protection, Fask, le Collectif de couturiers du Sud a lancé un appel à tous les couturiers de la Région. Le groupe a commencé à tisser le lien solidaire.

« Vous êtes couturier.e.s (pro ou amateur), et/ou vous pouvez fournir des matières premières (tissu, élastiques, fil…), et/ou vous disposez d’un atelier équipé ? Les Couturiers Solidaires du Sud, c’est VOUS ! » Tel est le message lancé par le collectif Fask : Fashion Skills, poésie et industrie.

Co-fondé par Jocelyn Meire, ancien directeur de la Cité des Métiers, Marseille et Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’objectif du collectif de mettre en lumière la richesse créative locale, « sur un territoire qui se caractérise par sa singularité, et où la mode est en dialogue constant avec la culture urbaine. En misant sur cette identité artistique unique, forgée à contre-courant et sans cesse réinventée malgré les obstacles, le collectif déploie une palette d’outils et devient accélérateur de projets.» 

L’ambition de Fask est de réunir créateurs, fabricants, distributeurs, conseils, artisans, industriels, dans le textile, les accessoires, la maroquinerie, la bijouterie etc., et de contribuer au développement économique de cet écosystème sur l’aire Marseille-Provence-Région Sud, favorisant ainsi l’attractivité de notre territoire.

Plus de 600 couturiers ont répondu présent

Face à la pénurie de masques en France, de nombreux couturiers se sont mobilisés pour en fabriquer, en petits collectifs spontanés ou en dimension semi industrielle. Fask a décidé de lancer une démarche similaire en région Sud, et particulièrement dans les Bouches-du-Rhône et à Marseille, en lien avec les instances nationales (Comité Stratégique de Filière Mode-Luxe et Défi).

Dans ce sens, une chaîne solidaire a été lancée. Résultat : plus de 600 couturiers ont déjà répondu présent et une première série de près de 2 000 masques-barrières (agréés par la Direction générale des Armées) ont été confectionnés pour distribuer dans les Ehpad marseillais.

MaskAttack mené par Marjorie Paladino à Marseille, l’Atelier LesFranjynes de Julie Herbin-Meunier à Nice, sont venus rejoindre l’équipe du styliste marseillais Mimmo Carabetta. Et de nouvelles teams sont en cours d’organisation grâce à la plateforme, à Aix et Salon-de-Provence (avec Studio Fashion 13).

Les entreprises mobilisées autour de cette action

A Salon-de-Provence, la société Racer, connue pour ses gants de ski et de moto, a passé commande fin mars pour 300 mètres linéaires de tissu, « à la minute où son fournisseur (le stéphanois Alpex) a reçu l’agrément de la Direction Générale des Armées pour le prototype qu’il avait soumis à l’étude des experts », indique Fask. Sur la décision de son PDG Florent Katchikian, cette première commande, assumée financièrement par Racer, servira intégralement à fournir les bénévoles des Couturiers Solidaires du Sud.»

Le groupe mutualiste AG2R La Mondiale a aussi répondu de manière spontanée présent, en finançant une deuxième commande de 300 mètres linéaires.

La marque marseillaise de sous-vêtements masculins HOM a décidé de rouvrir son atelier de confection situé dans le 12ème arrondissement de Marseille, et apporte sa contribution en réceptionnant les commandes de tissu, et en réalisant la coupe pour préparer des « kits » prêts-à-coudre. Une part de la fabrication y est également assurée.

, Fask : une mobilisation solidaire de 600 couturiers va produire 50.000 masques, Made in Marseille
Le masque agréé catégorie 1 par la DGA

« Répondre aux recommandations de l’Etat »

Jocelyn Meire, très engagé dans le respect des normes de sécurité des masques, a souhaité changer de patron de masques après les nouvelles recommandations de l’Etat. Les masques qui seront produits à l’avenir disposeront donc d’un tissu HO agréé Catégorie 1 par la DGA. « Ne faisons pas de bêtises, il vaut mieux prendre notre temps et répondre aux recommandations », affirme Jocelyn Meire. « Il s’agit avant tout d’un objet médical, c’est du sérieux ».

Pour augmenter les capacités de production, Fask a décidé de faire appel au financement participatif, pour celles et ceux qui souhaitent soutenir cette action, mais ne sont ni couturiers, ni professionnels du textile. Une campagne a été lancée sur la plateforme Ulule, pour trouver les moyens de financer le tissu nécessaire (500 mètres de linéaire).

Manque de matière première

Si la somme initiale envisagée était de 5 000 €, les dons ont atteint 10 644 € à ce jour. Grâce à ce montant, les 300 bénévoles des « Couturiers solidaires du Sud » vont pouvoir effectuer quatre commandes supplémentaires, et ainsi confectionner plus de 50 000 masques gratuits et aux normes. Reste un problème, « nous attendons depuis fin mars la livraison de nos matières premières, s’inquiète Jocelyne Meire. Nous sommes actuellement à la recherche d’autres fournisseurs, mais ils sont tous en rupture de stocks ». 

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