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Santé

Stocks de masques made in France: l'Etat doit-il racheter les invendus?

Les Français préfèrent les masques jetables et les conséquences sont dramatiques pour les entreprises qui se sont converties à la production de masques en tissu pour palier à la pénurie au plus fort de la crise.

Bercy veut convaincre les entreprises de fournir des masques lavables aux salariés. Des masques en tissu made en France plutôt que des masques chirurgicaux fabriqués en Chine. 10% des 450 entreprises qui se sont converties à la fabrication de masques durant la crise sanitaire seraient dans l’incapacité d’écouler leur stock, selon la secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher.

Une réunion avec les professionnels du secteur a eu lieu lundi. La secrétaire d'Etat veut faire promouvoir auprès du grand public et des entreprises cette offre de masques made in France.

Mais face à cette surproduction, les entreprises qui achètent des masques pour leurs salariés ne sont pas forcément prêtes à faire des efforts.

"Depuis trois semaines, un mois, on n'a quasiment plus de demandes de masques"

Jocelyn Meire préside l’association FASK qui réunit les professionnels de la mode à Marseille. Des professionnels qui se sont tournés massivement vers la production de masques en tissu et qui aujourd’hui ne trouvent plus d’acheteurs.

"On s'est tous mobilisés face à la pénurie, aujourd'hui, cette pénurie n'existe plus. Il y a eu un retournement de marché. Ca a été la course pour les entreprises d'être en capacité de rouvrir le 11 mai. Et depuis trois semaines, un mois, on n'a quasiment plus de demandes de masques"

Des entreprises qui préfèrent équiper leurs salariés, aujourd’hui, de masques chirurgicaux fabriqués en Chine principalement pour une question de coût assume Philippe Korcia qui représente le MEDEF dans les Bouches-du-Rhône.

"Le prix est beaucoup plus cher qu'un masque classique. Et les masques lavables n'offrent pas une garantie totalement saine au niveau sanitaire. Et enfin, ce n'est pas le moment d'investir pour les entreprises dans des masques alors qu'ils ont énormément de choses à faire pour pouvoir relancer leur activité."

Le MEDEF qui préconise que soit plutôt l’état qui achète les stocks de masques en tissus invendus en prévision d’un éventuelle nouvelle pandémie.

Lionel Dian (avec J.A.)