Marseille : au forum des entrepreneurs, les patrons veulent croire en l'avenir

Satisfaits par les mesures du plan de relance, les chefs d'entreprise demeurent inquiets et souhaitent une mise en oeuvre très rapide.

Satisfaits par les mesures du plan de relance, les chefs d'entreprise demeurent inquiets et souhaitent une mise en oeuvre très rapide.

Photo G.V.L.

Marseille

Malgré l'optimisme de cette 20e édition, l'inquiétude demeure sur les mois à venir

À une crise sanitaire sans précédent, une 20e édition du Forum des entrepreneurs de grande envergure, avec, pour la première fois en guest-star, Nicolas Sarkozy, venu présenter aux 2 200 patrons provençaux réunis hier à l'Europacorp La Joliette -Marseille, sa vision de la crise, les similitudes avec celle de 2008 et les moyens de s'en sortir. (Lire également en page V)

Et c'est bien de la relance économique, des différentes mesures annoncées jeudi par le gouvernement, dont il était question lors des neuf ateliers et lors du grand plateau événement "La relance" auquel participait Renaud Muselier, le président de la Région Sud, rappelant que le plan de solidarité régional de 1,4 milliard d'euros lancé, pendant le confinement aux côtés des mesures de l'État, allait se doubler un plan de rebond régional d'un milliard d'euros : "Ce sera un effet démultiplicateur par rapport à ce qui vient d'être annoncé. Ce que nous avons engagé durant l'été nous permettra d'être immédiatement actifs." Sans oublier les fonds européens qu'il entend débloquer.

Car, au fil des débats, si les entrepreneurs se disent plutôt satisfaits des mesures annoncées, et notamment de la baisse des impôts de production, c'est la période d'octobre 2020 à l'été 2020 qui les inquiète. Comment passer cette période critique, le temps que les sommes engagées et les dispositifs portent leurs fruits ? "Nous vivons la plus grande crise depuis la Deuxième Guerre mondiale, a rappelé André Cartapanis, membre du Cercle des économistes. Avec les mesures engagées, on a gagné du temps. La crise, c'est d'abord la destruction du capital. Quel sera le phasage ? À quand les commandes et la production ?"

"On a fait le plus gros mois de juillet qu'on n'a jamais fait, témoigne Bruno Cagnol, directeur général de Foselev et président du club Top 20, c'est une phase de rattrapage. Mais que va-t-il se passer quand on va devoir rembourser le PGE ? Le plan de relance pourra marcher si on arrive à aller plus vite." "Un projet de simplification administrative est en cours pour accélérer les délais d'instruction, souligne Patrick Martin, président délégué du MEDEF.

Quant à Patricia Ricard, présidente de l'institut océanographique Paul Ricard déplore que "l'on mette 100 milliards sur la table et que l'on dise "allez-y", sans aller voir les entreprises et les clusters d'innovation. Il faut apprendre à faire de la recherche et du développement ensemble."

C'est peut-être l'occasion de "faire évoluer les modèles, s'est engouffré Jean-Marc Boursier, directeur général du groupe Suez et de proposer des solutions nouvelles." Tous sont tombés d'accord : l'urgence est de passer ce cap, "ces quelques mois". L'envie d'avoir envie, la confiance et l'optimisme seront-ils suffisants comme le plaide l'UPE 13 ?